La famille Fenoux-Partie 1
Un Fenoux peut en cacher un autre
Michel BESCOU, Musée maritime d’Audierne
Christian BOLZER, Centre de généalogie du Finistère
La famille Fénoux a profondément marqué l’histoire audiernaise et plus de deux siècles après l’arrivée des deux premiers d’entre eux, leurs descendants continuent d’y être présents. Ils étaient toutefois originaires d’Ile et Vilaine où le Répertoire général de biobibliographie bretonne, tome 7 p 439 et s (René Kerviler, Librairie générale de J.Plihon et L.Hommay 1901) nous place un Geffroy Fénoux, doyen de Porhoet et de Saint-Servan en 1581 et un Jean Félix Fénoux, prêtre à Antrain en 1753, sans toutefois les relier à ceux qui vont suivre. Le document est intéressant pour situer son monde, mais truffé d’erreurs d’autant plus compréhensibles que nos Fénoux, à prénoms multiples, ont un prénom d’usage qui n’est pas toujours celui de « l’état civil » et que les mêmes prénoms, comme il se doit pour compliquer la situation, reviennent souvent. Nous essaierons de nous en tenir à l’état-civil des actes de naissance.
Bazouges La Pérouse
Selon un arbre généalogique imprimé en 1891 par A.Lemercier, reprenant les données de François Jegou, ancien juge de paix du 2ème canton de Lorient, tous deux descendants des Fenoux anciens, et que j’ai trouvé au fonds breton de la médiathèque de Quimper (malheureusement trop grand pour être reproduit ici, mais d’un graphisme intéressant),
Coté maternel le plus ancien dont on retrouve la trace est Pierre Thomas Anger, juge de la Maîtrise de Bazouges la Pérouse, marié à une demoiselle Beaugère dont il aura deux enfants, dont Barthélémy, sieur* de Montigné, marié à une demoiselle Mathurine Butet.
En réalité, cet arbre est erroné, Barthélémy étant le fils de Julien Anger, sieur de la Hantraie et de Laurente ou Rolande (tout dépend des actes) Bourges.
Ils auront à leur tour au moins onze enfants dont Thomas, subdélégué de l’intendance, marié une première fois avec une demoiselle Legris, puis avec Suzanne Lemarchand. De la première union naîtront onze enfants et de la seconde douze. Marie Anger de Montigné est issue du premier mariage, Angélique du second.
Coté paternel, Le médecin de Bazouges La Pérouse, Christophe Fénoux des Grées a au moins six enfants dont René. Ce dernier, chirurgien à Bazouges René, chirurgien à Bazouges, époux en secondes noces de Marie Anger de Martigné aura au moins sept enfants : Anne Marie, Gilles Anne, Jeanne Marie Charlotte, Anne Françoise, Julien René Jean, Alexandre Barthélémy et Julienne Marie. Il décède avant 1788. De sa première épouse, Françoise Marie Charlotte Beliard, René n’a eu semble-t-il qu’un enfant, Julien, chirurgien à Brest, époux d’Angélique Anger de Montigné et dont les descendants seront pour partie négociants à Brest.
Il semble que les filles n’aient pas eu de descendance. Gilles, quant à lui, s’installera à Gaël (35) comme receveur des devoirs* et percepteur des contributions. Il épousera Ludivine Françoise Godet des Touches. Deux filles épouseront des notables morbihannais et laisseront une nombreuse descendance, notamment parmi les notaires locaux. Une troisième se mariera à Gaël mais naîtra et mourra à Merdrignac (22)
Julien René Jean et Alexandre Barthélemy viendront s’installer à Audierne.
Audierne sous la révolution
Julien René Fénoux, chirurgien comme son père, né à Bazouges la Pérouse, a 34 ans lorsqu’il épouse à Plouhinec le 7 vendémiaire an 04, Jeanne Marie Le Gouill, âgée de 23 ans, née à Plouhinec, fille de Jean Joseph, décédé et de Marie Jeanne Le Corre. Ils auront huit enfants : Anne Adélaïde Jeanne décédée à 5 ans, Rosalie qui épousera le docteur Gigaud de la Plagne (leur fille Clarisse sera religieuse bénédictine et leur fils Léopold missionnaire ce qui nous mène à l’extinction de cette branche), René, Anne Adélaïde JeanneMarie décédée à vingt huit ans, Constant Alexandre Eugène, Lucien Joseph qui sera prêtre, Léocadie décédée à 10 mois, et Félix désignés plus tard lui et René comme propriétaires et qui ne semblent pas avoir laissé de descendance.
Son frère Barthélemy Alexandre, né à Bazouges la Pérouse (35), paroisse Saint-Pierre, sera le premier personnage public de notre histoire. Il s’installe comme receveur des devoirs* à Audierne et épouse à Esquibien (Audierne n’est à l’époque qu’une trève d’Esquibien), le 11 septembre 1788, Victoire Augustine Raymone de Laffond de Brot. Il leur naîtra, à Audierne, quatorze enfants :
- Barthélemy Marie Constant (°30/12/1788), le mariage ayant été consommé longtemps avant la noce.
- Julien Joseph Hippolyte (°12/02/1790), inventeur du Mât Fénoux
- Amable Marie Raymond (°12/11/1791+20/09/1878), notaire à Audierne, qui épousera Yvonne Fidèle Maubras, dont cinq enfants vivants : Amable, Zénaïde, Gustave Amédée (voir ci-après), Alexandre, futur chef de bureau au ministère de l’Algérie et Adélie
- Josèphe Désirée (°24/06/1793+16/03/1825) sans descendance
- Victoire Marie Anne (°06 nivôse an 03+16 fructidor an 06),
- Alexandrine Julienne Corentine (°20 thermidor an 04+05/04/1891), célibataire, sans descendance
- Rémi Marie René (°29 frimaire an 06) qui épousera Angélique Le Coustre, officier de l’armée de terre, officier de la légion d’honneur, chevalier de l’ordre militaire de Saint Ferdinand d’Espagne et de l’Ordre du Christ du Portugal, et vice-consul d’Espagne à Audierne
- Perrine Victoire Marie Anne (°29 thermidor an 07+21/06/1882), célibataire, sans descendance,
- Augustine Françoise Marie Corentine (°21 prairial an 09+06/06/1835), sans descendance,
- Victor Alexandre (°05 germinal an 11+08messidor an 11),
- Charles Marie Auguste(°08 prairial an 12), qui sera receveur des douanes, épousera Elisa Boisnet, dont deux enfants, Hippolyte (voir ci-après) et Joseph, avoué licencié époux de Marie Bachelor, dont une fille Charlotte.
- Thérance Louis Marie (°28 Fructidor an 13+1873) Capitaine d’infanterie, qui épousera Léonie Wagrenier de la Girenne, dont une fille Valérie, sans descendance
- Onésime Marie Evette, fille (°17/11/1807+11/02/1817), sans descendance,
- Théophile Victor Charles (°11/02/1812 + le même jour)