Le bateau de sauvetage « Capitaine de Vaisseau de Kerros » par Hervé THOMAS
Port du Loch – Le bateau de sauvetage « Capitaine de Vaisseau de KERROS »
Par Hervé THOMAS
Début 1935, il est décidé de remplacer le canot de sauvetage Paul LEMONNIER par un canot à moteur moderne. Rapidement des échanges techniques s’établissent entre Jean-Marie THOMAS (le fil de Daniel THOMAS) et l’ingénieur LEPELTIER, missionné par Léon BERTHAUT pour travailler sur le projet.
Courrier de Jean-Marie THOMAS à Léon BERTHAUT en février 1935 :
Les Chantiers Navals de Normandie de Fécamp furent choisis pour construire le canot, sous la direction de M. Henri LEMAISTRE. Début 1936 le cahier des charges est défini :
La construction du bateau sera réalisée durant le premier semestre 1936. ( Plan du canot de sauvetage )
La réalisation d’un bateau moderne de ce type reste très onéreuse. En mai 1935, une souscription pour la construction d’un bateau à moteur et à voile pour le Loch Primelin est lancée.
En juillet 1936, un article des Annales du Bien nous informe que la somme de 41.968 Francs est atteinte ; nous pouvons y retrouver les principaux donateurs. En octobre 1936, c’est la somme de 45.000 Francs qui sera récoltée.
Les Annales du Bien 1936 :
Souscription pour la construction du bateau à moteur et à voile destiné à la station des marins-pêcheurs du Loc’h en Primelin.
Nous avons dit comment et pourquoi, dans la crise économique subie par notre Pays, nous avons cru devoir ouvrir, au début de l’année 1936, une souscription destinée à doter enfin la station du Loc’h d’un canot de toute sécurité pour remplacer le Paul LEMONNIER, arrivé à bout de bord.
Immédiatement, nous avons été entendus déjà d’un certain nombre de personnes, gens d’esprit et gens de cœur, qui avaient pu lire notre appel. Nous voulions que l’entreprise pût être menée à bonne fin avec les seules ressources liquides de la Société de H.S.B., complétées par le produit de la souscription et sans avoir à toucher aux réserves de sécurité.
Aujourd’hui, nous pensons que l’heure est venue :
– 1er de remercier nos souscripteurs
– 2ème de faire appel à d’autres.
Toute notre fidèle gratitude va en effet aux Bienfaiteurs, Amis et Sociétaires dont nous publions la liste en vue de leur rendre hommage. Riches ou non, grands et petits souscripteurs méritent notre reconnaissance dans l’effort commun pour le développement régulier d’une œuvre qui, de toutes parts sollicitée, n’a qu’un défaut, celui de ne pas disposer de sommes correspondant à la sympathie qui l’entoure, non plus qu’aux besoins de son organisation, qui, actuellement, outre ses grandes stations, inévitablement coûteuses de création et d’entretien, comprend plus de 300 postes avec embarcations diverses de petit secours, lignes, bouées, lochs de Kerros, lignes flottantes, caisse de secours, appareils panis, etc. …
Mais avec le temps et la suite dans les idées, nous touchons au but visé, raisonnable et de plein rendement : maintenir les stations utiles là ou les H.S.B. ont répondu aux besoins et au désir des populations ; remplacer, entretenir, perfectionner ces stations et celles-là seulement ; n’en établir aucune qui ne réponde à un besoin nouveau et indiscutable ; entretenir sur les plages, au long des cours d’eau, dans les ports et sur le littoral, les 300 postes divers fondés avec le concours de nos Sections et des populations régionales ; enfin accroître le nombre des postes et des engins selon qu’il en sera besoin et avec le souci d’un perfectionnement indéfini. Tout cela, sans cesser d’encourager l’enseignement de la natation et du sauvetage, en complète union de cœur et de pensée avec nos amis de la Fédération Nationale et des autres grandes Associations maritimes et de secours, sur terre et sur mer, selon la devise adoptée par notre fondateur NADAULT DE BUFFON.
Aussi bien, ayant rendu hommage à nos Bienfaiteur, Amis et Sociétaires, aux Présidents des Sections dont l’excellente administration nous a permis d’augmenter considérablement le total de nos ressources liquides, les prions-nous de nous faire connaître davantage encore autour d’eux, par leurs amis personnels, par la Presse, par la journée des plages et par tous les moyens de raison et d’honneur qu’ils jugeront susceptibles de réussite. Dans le trouble qui agite et inquiète toutes les nations et désoriente les individus depuis cette immense catastrophe que fut la guerre mondiale, c’est aux tâches de vie et de fierté, de qualité indiscutable, qu’il convient de se consacrer pour « servir ». La nôtre, étant telle, efforçons-nous, non seulement de « tenir » malgré tout, mais de grandir et de justifier notre existence même, en dehors et au-dessus tout ce qui divise.
Le Capitaine de Vaisseau De KERROS sera le nom du bateau (hommage à Léon De KERROS – 1867-1930)
Le Capitaine de Vaisseau Léon de Kerros (1867-1930)
Un article de la revue SNSM n° 54 de 1995 retrace
l’histoire de la famille de KERROS avec la mer Revue SNSM n° 54
Des échanges techniques auront lieu tout au long de l’année 1936 entre M. LEMAISTRE des Chantiers Navals de Normandie à Fécamp et Jean-Marie THOMAS du Loch Primelin pour l’adaptation du canot aux dimensions de l’abri existant, ainsi que pour les modifications à apporter au chariot de l’ancien canot de sauvetage Paul LEMONNIER.
Reportage Hervé THOMAS